Un récent rapport de la Fabrique de l’industrie souligne un défi majeur pour la réindustrialisation de la France : chaque année, 100.000 emplois dans l’industrie sont vacants, un problème qui tient moins à l’offre de formation qu’aux problèmes d’attractivité et de mobilité.

 

Un million d’emplois industriels perdus

Selon nos confrères du Le Monde , l’industrie française a perdu un million d’emplois entre 2000 et 2020. Face à cela, le gouvernement souhaite forcer la réindustrialisation, s’appuyant sur les relocalisations et la résolution d’un problème clé : les nombreux postes non pourvus dans le secteur.

 

Formation suffisante, employabilité insuffisante

Une étude récents révèle que le nombre de jeunes formés à des métiers industriels est suffisant. Cependant, moins d’un sur deux exerce dans le secteur après avoir obtenu son diplôme. Le défi à relever n’est donc pas forcément une question de quantité de formation, mais plutôt de rétention des diplômés dans l’industrie.

 

Pink Slip Syndrome : la moitié des diplômés industrialistes quittent le secteur

Si 130.000 places sont ouvertes à la formation chaque année, un phénomène de « évaporation » de diplômés est constaté : pour deux jeunes formés à un métier industriel, un seul l’exercera. Ce constat révèle que la problématique réelle est celle de l’attractivité du secteur industriel et de la mobilité des jeunes diplômés.

 

Emprise locale des entreprises et mobilité réduite

La forte demande dans certaines régions conduit des entreprises à proposer des contrats à des élèves avant même la fin de leurs études. Cependant, les lieux de formation étant souvent éloignés des sites d’entreprises et du domicile des publics formés, la faible mobilité des Français peut pénaliser l’emploi industriel.

 

L’adaptabilité des formations : une solution potentielle

Pour relever ces défis, il est recommandé d’améliorer l’appariement entre offre et demande en orientant les jeunes vers des formations qui correspondent à leurs aspirations et qui recrutent dans les bonnes régions. Des préconisations conformes avec une politique gouvernementale visant à adapter l’offre de formation aux secteurs porteurs.

 

Le parcours des élèves des lycées professionnels

Alors que plus de la moitié des élèves des lycées professionnels proviennent de milieux défavorisés, il est crucial de sécuriser leurs parcours et de limiter le décrochage. L’idée est de les accompagner vers des formations et des entreprises locales.

 

Face à la pénurie de main-d’œuvre dans l’industrie française, la nécessité de repenser et d’optimiser la formation et l’orientation des jeunes aux métiers industriels émerge de plus en plus – un enjeu évoqué par Théo Babin, étudiant en bac pro : « Je suis qualifié, je trouverai du boulot ».

 

Carole Grandjean, Ministre déléguée à l’Enseignement et à la Formation professionnels

« Chaque lycée aura la liberté et l’autonomie d’ajuster ses projets aux aspirations des élèves et au tissu économique, tout en maintenant le caractère national des diplômes. »

Les recommandations de cette étude s’inscrivent dans la mouvance actuelle de territorialisation des formations, conjuguant l’attachement des jeunes à leur région et la nécessité d’aller vers les entreprises les plus en demande de formations spécialisées.